- Dormir n'est pas une mince affaire.

♫ ♪

« Clop, clop, clop . . . » Le bruit de tes sabots résonne, marches donc en levant les pieds.

Une ombre était tordue et donnait une certaine impression de lourdeur. Son poids partait dans tous les sens, et ses jambes traînaient. La tête baisse, l’animal s’arrêta net, et le son qu’émanaient ses « sabots » se stoppa lui aussi. Pasha, chimère zorse ouvrit alors ses yeux. Il releva son cou, ainsi que sa tête, et il fixa le ciel d’un bleu pur. Il soupira discrètement, et il tenta désespérément de d’atteindre les nuages avec ses mains. Mais non, il n’y arriva pas. Il frappa alors le sol de son lourd pied, ce qui fit un bruit sourd, tel le pied d’un équidé. Pasha, le dos courbé s’avança vers un banc, la tête à la hauteur de celui-ci. Pas vraiment décidé, il tituba contre le siège et écrasa son derrière dessus. Immobile, enfin, la chimère étala ses longs et fins bras sur le dossier. Comme un aimant, son crâne fut emmené vers le ciel, et les yeux de l’animal regardèrent à nouveau cette pureté naturelle. Par la suite il réussit à se mettre plus à l’aise sur ce morceau de bois nommé « banc ». Les jambes écartées, ainsi que les bras, et la bouche entrouverte, Pasha ressemblait à un ours qui se réveillait à peine de son hibernation, mais non, ce n’était rien qu’une chimère, une chimère en manque de nombreuses choses. Aujourd’hui il était peu habillé. Pieds nus, comme toujours, et avec un pantalon noir qui lui descendais jusqu’au cheville, Pasha ne portait pas de tee-shirt ou autre chemise, autrement dit il était torse nu. Car il n’avait certainement pas vu l’utilité de porter un vêtement si c’était pour avoir chaud, car la journée s’annonçait plutôt brûlante. Normal, l’été était déjà bien installé.

* Quel mois doit on parcourir ? * Pensa-t-il.

Pasha ne répondit malheureusement pas à sa propre question, il ne savait absolument rien sur le temps. Ni en quel jour, ni en quel mois, ni en quelle année … Triste à dire n’est-ce pas ? Cela rendu la pauvre bête encore bien plus désarmé, et de ce fait il voulut le crier au monde entier, mais sa petite voix n’aurait fait qu’effleurer l’arbre en face de lui. Il laissa donc retomber sa tête, qui toucha son torse. Ses yeux étaient fixés sur son pantalon, vers sa braguette, et il eut un rictus. Un soupire cette fois-ci bruyant. Le zorse ferma ses yeux, pour partir loin, en restant sur place. Comme une statue l’animal semblait figé, seul son torse bougeait de façon régulière ce qui montrait qu’il était toujours en vie. Pasha s’était endormi ….

« Hé, qu’est-ce que tu fous là ? Casse-toi bâtard !
- …
- Jt’ai dis dte barrer !
- …
- Aller ! »

Dans un sursaut Pasha ouvrit en grand sa bouche faisant un bruit étrange d’inspiration comme s’il venait de s’étouffer. A vrai dire son rêve avait été court et heureusement.
Un homme, grand et osseux poussait la chimère dans tous les sens pour l’insulté et la presser. Il s’agissait d’un scientifique qui avait créé Pasha. Il se leva dans un bond, et se secoua dans tous les sens, comme pour essayer d’enlever ce mauvais rêve de lui-même. Au bout de plusieurs minutes il se calma, et pour se rassurer il plaça ses deux mains sur sa tête, canalisant son imagination qui pouvait partir dans le bon comme le mauvais sens. Il tomba à genoux en faisant un bruit puissant, comme s’il avait pesé le poids d’un cheval, c’est-à-dire entre 500 et 600 kilogrammes. De la poussière se soulevant venant dans le nez de la bestiole, qui secoua encore sa tête espérant la faire partir.

* Calme. Je dois me calmer. *

Et, en se concentrant sur ses propres paroles, le zorse réussit à arrêter tous ses étranges mouvements assez vifs. Immobilisé par son calme, il se releva, et d’une manière lente, il passa sa main dans ses cheveux, pour les faire partir de son large front. En ouvrant grand ses yeux, Pasha pu fixer l’arbre en face de lui, et il marcha vers lui, se retourna comme pour montrer son dos au végétal, et s’appuya dessus. Là, il ne bougea plus, baissant encore sa tête, comme si cela avait été un réflexe. Il stoppa les muscles de ses jambes, comment dire, ses articulations se bloquèrent pour qu’il puisse dormir debout, tel un équidé.

Bien droit, il recommença à dormir en essayant de fuir les rêves, qu’ils soient bons ou mauvais.

Là...cette saleté de mouche était la...Haya la poursuivait depuis plusieurs minutes...Elle détestait les mouches, abondantes...
Elle l'observait à quel moment allait-elle se poser...quand enfin elle pourrait la tuer, l'ecraser...Puis avoir cette sensation de bien être...
Sadique, non, pas vraiment, malgrès cette sensation de souffrance qu'elle veut rendre a tout être...
Sa course la mena à un escalier...
Elle avait une sensation mélangé de perdition de tristesse et d'agressivité bouillonant en elle...
La mouche se posa sur la rampe...quelques pas silencieux, un regard, un souvenir, puis plus rien...une tache sombre, un cadavre brisé...
Haya regarda autour d'elle...une faible lumière partait d'une porte, elle s'avança...eblouit...puis perçut une silhouette, debout les yeux fermé...Le relief vint petit a petit remplacer l'obscurité...
Cette personne dormait...
D'un ton terne, sans emotions elle chuchotta
-Dormir allongé n'est-il pas plus pratique!?-